Le Parisien: Paris, son magasin bio est aussi un chantier d’insertion

Rue des panoyaux (XXe), ce mercredi. Julie Bongiovanni, gérante de « O’potager de Ménil», magasin social et solidaire qui accueille ses premiers clients jeudi. LP/B.H.

Des fruits et légumes bio, achetés à des producteurs locaux et vendus en vrac pour limiter les déchets d’emballage… La boutique « O’potager de Ménil », qui accueillera ses premiers clients ce jeudi matin au 4bis rue des Panoyaux (XXe), ressemble à la plupart des épiceries « bio-écolo-bobo » qui se multiplient dans la capitale. Le nouveau magasin, installé en rez-de-chaussée d’un immeuble social du bas Ménilmontant, n’est pourtant pas un commerce de proximité comme les autres.

« Ce sera un laboratoire de l’économie sociale et solidaire », se félicite Antoinette Guhl, l’adjointe à la maire de Paris en charge de ce secteur d’activité qui a officiellement inauguré l’établissement « innovant » ce mercredi, en compagnie de la maire du XXe, Frédérique Calandra. « Ce lieu est à la fois un magasin de fruits et légumes et un chantier d’insertion », précise Julie Bongiovanni, gérante du commerce et formatrice-vente de l’association Interface-Formation à l’origine de la création de O’potager.

Après des mois de démarches administratives, cet organisme (soutenu par Pôle emploi, la mairie de Paris et la Région) a obtenu un agrément « insertion » pour le commerce ouvrant droit à des subventions pour les salaires. Résultat : en plus de la gérante et de son adjointe, le magasin va employer 12 personnes en contrat d’insertion. « Ils sont âgés de 25 à 65 ans, ont tous des parcours de vie singuliers, compliqués… et ont en commun d’avoir été très longtemps éloignés de l’emploi », rappelle Julie Bongiovanni.

Pour l’instant sans aucune expérience dans le domaine de la vente (et encore moins dans le secteur de l’agriculture bio), les employés du nouveau magasin solidaire bénéficieront de contrats à temps partiel (26 h par semaine) et de sessions de formation qui seront sanctionnées par un CAP. Côté clientèle, O’potager a également prévu des mesures « sociales ». Le magasin devrait ainsi pratiquer des tarifs dégressifs en fonction du quotient familial des acheteurs et organiser des animations et des actions de sensibilisation avec le public scolaire du quartier.

« Pour nous fournir, nous privilégions les circuits courts auprès de producteurs locaux. Cela permet de réduire les coûts. Nous avons réduit nos marges au maximum », insiste Julie Bongiovanni, en précisant que le bio n’est pas forcément inaccessible. « Ce magasin n’est pas seulement une affaire de bobos », complète la maire du XXe. « Permettre à tous d’avoir accès à une nourriture saine, c’est un vrai enjeu social », conclut-elle.

O’potager de Ménil, 4bis rue des Panoyaux (M° Ménilmontant), ouvert du lundi au samedi de 10 heures à 20 heures.

Voir l’article sur le site du Parisien

©2018 Interface Formation
Un site Point-Barre.